Nom prénom?

J’ai été orientée vers l’Association l’Escale par la médecine du travail, dans le cadre d’un soutien psychologique dans un contexte d’emprise. La requête de mon ex-compagnon – ayant saisi le Juge des Affaires Familiales pour obtenir un droit de visite pour notre fille – me maintenait dans la peur et la confusion. Et j’étais aussi très inquiète des conséquences […]

J’ai été orientée vers l’Association l’Escale par la médecine du travail, dans le cadre d’un soutien psychologique dans un contexte d’emprise. La requête de mon ex-compagnon – ayant saisi le Juge des Affaires Familiales pour obtenir un droit de visite pour notre fille – me maintenait dans la peur et la confusion. Et j’étais aussi très inquiète des conséquences du comportement dysfonctionnel de ce dernier sur l’équilibre psychologique de notre fille. Après des années de vie commune avec mon ex-compagnon et malgré la séparation, je continuais à vivre dans le stress et l’angoisse à l’idée d’être en contact avec ce dernier.

Avant de trouver un soutien auprès de l’Escale, au-delà d’un quotidien insupportable – au sens propre – il y avait ce sentiment de portes qui se ferment, de murs qui se dressent. D’incompréhension et de rejet. Je me suis heurtée au scepticisme de mes proches, de mes amis. Je doutais de mes propres perceptions par rapport à ce que je vivais et en ma faculté de jugement. En outre, je me sentais coupable d’un comportement ambivalent à l’égard de mon ex- compagnon et de n’avoir pas eu le discernement nécessaire pour identifier la façon dont j’avais été partie prenante de la situation que je subissais. Le soutien psychologique que j’ai trouvé auprès du psychologue de l’Escale a joué un rôle déterminant pour que je puisse reprendre peu à peu confiance en moi. J’ai mis beaucoup de temps avant de réaliser qu’il s’agissait bien de violence conjugale, même si elle était plus souvent psychologique et morale que physique. Contrairement à l’aide que j’avais pu recevoir par ailleurs, cet accompagnement a pris en compte l’angoisse permanente qui était la mienne en dépit de la séparation et qui se manifestait en termes de stress post traumatique ainsi que la situation particulière d’emprise dans laquelle je me trouvais pour m’aider dans l’élaboration de ma réflexion.

Au-delà de l’écoute, j’ai trouvé un positionnement, une résonance qui m’a permise non seulement de déculpabiliser, mais encore et surtout de remettre en question mon fonctionnement personnel, mes limites et mes failles pour concrétiser mes propres solutions. Le seul moyen de se soustraire à la violence est de rompre le lien de dépendance avec le conjoint, c’est un processus long aussi difficile que douloureux. Ce sont des étapes qui ne sont pas toujours comprises par l’entourage. Il est essentiel de pouvoir trouver auprès de professionnels, capables de repérer les situations de violences conjugales, une compréhension des mécanismes en jeu pour répondre de manière adaptée aux demandes d’aide d’une femme victime de violence.